Prairies à flore variée (PFV)

Un levier pour sécuriser son système fourrager

Prairies à Flores Variées (kézako ?) : tel était le thème proposé aux éleveurs du Pilat par le Comité de Développement du Haut Pilat (CDA42), en partenariat avec l’INRA de Toulouse et le Campus AGRONOVA de Saint-Genest-Malifaux lors d’une journée technique d’avril 2019.

Une douzaine d’éleveurs – et futurs éleveurs encore en formation (BTSA ACSE et BP REA) au Campus de Saint-Genest-Malifaux se sont réunis pour échanger sur les opportunités offertes par les mélanges prairiaux complexes (minimum 6 espèces/variétés issues de 3 familles botaniques pour un assemblage pérenne sur minimum 3 ans).

S’adapter aux modifications climatiques

Le public composé d’agriculteurs, d’étudiants et de stagiaires

L’objectif est de maximiser la ressource et son utilisation dans le contexte actuel d’étés de plus en plus longs et secs sur le Pilat et les déficits fourragers associés. Ainsi, ces PFV peuvent apparaître comme une ressource intéressante à construire pour sécuriser les stocks que ce soit sur pied ou en fourrage.

Mais avant de s’engager, il est indispensable d’avoir quelques fondamentaux que V. GOUTIERS, chercheur à l’INRA, a exposés, preuves à l’appui !

Il a aussi rappelé l’histoire de la sélection fourragère en France en la comparant à celle de l’approche suisse largement reconnue pour ses prairies de mélanges. Les trajectoires sont bien différentes mais semblent se rejoindre aujourd’hui !

Échanger, partager son expérience

Les réactions des éleveurs ont été riches et ont permis de mieux comprendre certaines situations vécues :

« avec mon troupeau, je n’arrive pas à suivre la pousse de la chicorée implantée sur ma parcelle puis arrive un moment où à l’inverse, elle n’est plus du tout consommée », « ma prairie temporaire riche en légumineuses est devenue rentable seulement après 3 ans », « la fétuque élevée intégrée dans le mélange implanté n’est pas sortie la 1ère année. Je ne l’ai pas trouvée, pourtant, j’ai bien cherché ! », « là, on vient de casser le mythe de la luzerne ! »…

Tout cela a ouvert des échanges et des explications très concrets !

Exemple in situ au Campus…

Cette journée technique s’est poursuivie sur le terrain.

1ère étape : diagnostic suite à l’implantation en essai d’une PFV sur l’exploitation du Campus Agronova en fin d’été. Claude Girerd, chef d’exploitation, a rappelé la démarche suivie pour la conception d’un mélange spécifiquement adapté à la situation de l’exploitation (contexte environnemental et modalités de valorisation par le troupeau).

Puis, les participants sont partis à la recherche des espèces implantées : plantain, luzernes, chicorée, lotier, dactyle, trèfles, ray-grass anglais et hybride, fétuques, festulolium et pâturin… Sont-elles bien présentes ? si oui, en proportion adéquate ? si non, pourquoi ? Sans oublier qu’un tel diagnostic n’est réellement valable qu’en fin de 1ère saison car toutes les espèces ne s’expriment pas au même moment, et c’est voulu pour durer !

Ainsi, les éleveurs et étudiants ont pu pointer du doigt l’importance de la préparation du lit de semences pour optimiser la levée ainsi que la nécessité de sécuriser le semis en ne le réalisant que si les conditions météo le permettent. Si ce n’est pas le cas : changer de tactique et préférer une annuelle agressive et peu chère à un mélange pérenne complexe qui ne lèvera pas de manière optimale…

Sur les zones nues, des solutions de rattrapage ont aussi été discutées.

… et au GAEC de Montravel

2ème étape : rendez-vous au GAEC de Montravel, pour découvrir les caractéristiques de la parcelle qui sera support pour un essai de PFV et discuter la conception du mélange le mieux adapté.

Article proposé par Pascale Sabatier – Formatrice technique

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