Céréales Bio pour les GDEA

Avril 2018 : la promotion de BTSA GDEA (Agroéquipement) première année s’est rendue dans l’exploitation céréalière biologique de 115 hectares de M. BONNET à Veauchette (42).

Le virage de la conversion

Les GDEA dans les parcelles avec Mathieu Bonnet

Cette visite s’est effectuée dans le cadre du module d’agronomie de Sandrine Malzieu. M. Bonnet nous a expliqué l’historique de son exploitation familiale depuis les années 70, avec une principale évolution qui a été sa conversion en AB en 2016. Sa motivation principale était financière avec l’objectif de diminuer ses coûts phytosanitaires qui étaient très élevés (15 000 €). Les coûts de fertilisation s’élevaient à 23 000 €. Aujourd’hui il achète pour 15 000 € de fumier de volaille et de compost issu de broyat végétal. L’une des autres motivations était de ne plus utiliser de produits phytosanitaires et de s’approprier l’utilisation de nouveaux matériels : herse et bineuse.

L’AB : un choix payant et des adaptations

Les résultats ont été satisfaisants dès le début, avec notamment la bonne surprise d’arriver à de hauts rendements en maïs conduits en AB ! Malgré tout cette agriculture n’a pas que des avantages à ses yeux : cela demande plus de surveillance, beaucoup d’heures de travail, et surtout beaucoup d’heures de tracteur. M. Bonnet fonctionne en banque de travail (entraide) avec son frère, qui a une ferme de polyculture élevage en conventionnel à Mornand en Forez (42). Le but est de limiter les coûts de mécanisations et les délais d’interventions. Grâce à ses premiers essais, Mathieu Bonnet a pu constater que certaines cultures comme le colza ou le soja sont difficiles à conduire en AB. D’autres sont par contre tout à fait envisageables : épeautre, lentilles, lupin, petit pois, féveroles, pois chiche ! il a fallu se les approprier, mais aujourd’hui, elles assurent une intéressante diversité dans la rotation, et une bonne valorisation sur le marché bio local.

Parcelle de féverole semée à 55 cm d’inter-rang.

L’assolement est aussi composé de cultures « plus classiques » : maïs, blé, orge, et bien sûr des protéagineux (luzernes et trèfles). Sur les parcelles humides, plus délicates à garder « propres » (les passages de herses et bineuses ne pouvant pas forcément de réaliser au bon moment), Mathieu a pris le parti d’implanter des prairies. Les fauches font le bonheur des voisins éleveurs et permettent à Mathieu de faire des échanges foin contre fumier… La rotation sur les meilleurs sols est diversifiée : luzerne (3 à 4 ans) / maïs / légumineuses (lupins, féverole, pois) / blés / maïs. Le maïs a de bons rendements, presque égaux à ceux de l’agriculture conventionnelle. Il est cependant vendu deux fois plus cher ! C’est la culture que Mathieu surveille le plus car elle lui assure un revenu annuel garanti. Ses projets pour les années à venir sont la construction de bâtiments de stockage de céréales ainsi que du matériel de triage pour sa semence fermière de couverts d’hiver et autres. Il veut également développer la vente en circuit court de pois chiche et d’épeautre. Pour le reste cela sera plutôt centré sur du matériel avec un achat de tracteur équipé de roues étroites ainsi qu’une houe rotative pour venir compléter sa herse étrille et ses bineuses.

 

Article des GDEA 1ère année et Sandrine Malzieu – Formatrice en Agronomie

 

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